vendredi 27 avril 2007

Sécheresse en Afrique de l'Est: Sans soutien, il faudra près de 15 ans à l’économie ébranlée par la sécheresse pour se remettre sur pied

A moins qu’on ne leur fournisse un soutien adéquat, il pourrait falloir 15 ans aux pasteurs frappés par la sécheresse qui touche actuellement l’Afrique de l’est pour récupérer leurs moyens d’existence, a déclaré aujourd’hui l’agence d’aide internationale Oxfam International.

Les économies locales s’effondrent : dans certaines zones, le taux de mortalité des troupeaux de bétail franchit les 95%. A Wajir, dans le nord-est du Kenya, près de 70% des petits commerces ont dû mettre la clé sous la porte parce que les clients sont incapables de rembourser des dettes croissantes.

Dans de nombreuses régions, les deux tiers de la population dépendent de l’aide alimentaire mais dans certaines parties de Wajir, ce nombre est beaucoup plus élevé. Mohamed Ali, résident de Dambas à Wajir, où 98% des habitants dépendent actuellement de l’aide alimentaire, a déclaré à Oxfam :

« Durant de courtes périodes, les commerces nous aidaient à nous en sortir en nous proposant d’acheter à crédit, mais aujourd’hui presque tous les commerces ont coulé parce qu’ils ont accordé trop de crédits et n’ont pas reçu suffisamment de remboursements. Je ne sais pas comment nous nous sortirons de cette situation. Il y a tellement de personnes qui sont au bord de la catastrophe ».

Pour régénérer l’économie une fois la crise passée, il faudra que la communauté internationale prévoie des plans dits de « cash for work » (de l’argent en échange de travail) et des programmes de réapprovisionnement afin d’aider les pasteurs à se remettre sur pied. Cela exigera également du gouvernement kenyan qu’il s’engage plus sérieusement à travailler sur l’amélioration de la santé, de l’éducation, des infrastructures et autres services de base destinés aux communautés pastorales.

En se basant sur leur précédente expérience de la sécheresse de 1992, les anciens habitants de Wajir estiment que, sans aide à la régénération, il faudrait 15 ans à un troupeau de 120 vaches décimées par cette sécheresse pour récupérer sa taille initiale.

Antar Ahmed, 76 ans, a perdu 43 de ses 52 bovins en 1992. En 2004, son troupeau était remonté à 85 : seuls 2 sont encore vivants.

« Maintenant que notre bétail a péri, notre propre vie est en péril mortel », dit-il.

L’étendue de la crise alimentaire s’accélère : selon la fondation pour la santé Merlin, qui travaille en partenariat avec Oxfam pour répondre à la crise, le nombre d’enfants nécessitant une alimentation supplémentaire d’urgence à Wajir est de 50% depuis janvier.

L’activité pastorale est le seul mode de vie viable qui s’est montré capable de se maintenir en dépit des nombreux chocs dans ces paysages arides, puisque le secteur pastoral fournit 95% des revenus du foyer. En 2002, la production de bétail représentait 10% du PNB kenyan, dont une majorité était représentée par le travail des pasteurs.
Paul Smith-Lomas, le directeur régional d’Oxfam, a déclaré :
« L’activité pastorale est un moyen d’existence fiable et contribue grandement à l’économie kenyane. Mais il est urgent d’améliorer le développement et les politiques économiques dans les zones touchées par la sécheresse ».

Oxfam International répond à la crise alimentaire en Ethiopie, au Kenya et en Somalie en dirigeant son action sur la distribution de nourriture, d’eau et de soutien aux moyens d’existence à plus de 500 000 personnes touchées par la catastrophe.

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