Alerte aux pirates!
Alerte rouge sur le Ville de Québec, Mogadiscio en vue
SOMALIE - 18 septembre 2008 - AFP
Soulagé, le commandant de la frégate canadienne Ville de Québec observe le cargo chargé d'aide entrer dans le port de Mogadiscio et donne l'ordre de lever le niveau d'alerte rouge à bord, activé par crainte d'attaque à la roquette.
"Je me sens toujours soulagé à ce moment-là. Et quand je repars (vers le port kényan de Mombasa), je n'attends qu'une seule chose, revenir", explique le commandant Chris Dickinson depuis le poste de pilotage.
Une heure et demie plus tôt, la frégate avait été placée en niveau d'alerte jaune puis rouge à l'approche des côtes somaliennes, modifiant sensiblement l'ambiance habituellement décontractée de ses coursives.
En l'espace de quelques minutes après l'annonce radio du passage en mode jaune, le silence s'installe, laissant la place au ronronnement des machines, des hommes en gilet pare-balles et fusil d'assaut en bandoulière font leur apparition. Le navire vient d'entrer dans les eaux territoriales somaliennes.
Dans le poste de commandes, des officiers concentrés, casques et gilets pare-balle de rigueur, supervisent le déroulement des étapes, minutées, qui marquent la fin de la mission.
Tandis qu'un hélicoptère part en reconnaissance au-devant de la frégate, une embarcation rapide est mise à l'eau à six milles nautiques de Mogadiscio pour récupérer une équipe d'hommes en armes à bord du cargo affrété par le PAM, Le Golina, situé à quelques centaines de mètres à tribord.
Puis le Ville de Québec s'immobilise à environ deux milles des côtes. Il n'ira pas plus loin.
"Lorsque nous sommes en mer, le danger vient des pirates. Mais quand nous arrivons près des côtes, il change de nature: c'est les combats à terre et le risque d'une attaque terroriste", explique le commandant Dickinson.
Bateau piégé qui viendrait se faire exploser contre la coque, roquettes tirées depuis la côte, les risques sont réels selon le commandant.
Mais cette fois-ci, seule une barque de pêcheurs non loin de l'entrée du port suscitera l'inquiétude passagère des officiers.
Deux embarcations rapides avec à leur bord des soldats ougandais de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) viennent alors au devant du Golina pour l'escorter dans le port.
Le Ville de Québec peut faire demi-tour et rejoindre Mombasa en attendant l'arrivée d'un autre cargo affrété par le PAM en provenance de Durban (Afrique du Sud) et à destination lui-aussi de Mogadiscio.
Pour les quelque 4.000 tonnes de sorgho, de bouillie énergétique et d'huile de cuisine du chargement du PAM, le plus dur commence.
"A partir du moment où le chargement arrive en Somalie, à Mogadiscio ou Merka (à environ 80 km au sud de la capitale), nous devons nous assurer tout d'abord qu'il n'est pas pillé dans les entrepôts", a expliqué par téléphone à l'AFP le directeur du PAM pour la Somalie, Peter Goossens.
"Puis, bien sûr, il faut qu'il atteigne sa destination finale. On doit alors s'occuper des contrats de transport, faire face aux divers barrages routiers et aux milices que l'on croise en chemin", ajoute-t-il, le tout moyennant des pots-de-vins.
"Et le problème, c'est que non seulement nous transportons de la nourriture mais il y a le personnel qui l'accompagne. L'un deux a été tué il y a deux semaines et deux autres blessés par balle. Voilà l'ensemble des complications lorsque vous travaillez en Somalie", décrit M. Goossens.
Six chauffeurs somaliens du PAM ont été tués depuis le début de l'année en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991 et dont 40% de la population nécessitera une aide humanitaire d'ici la fin de l'année selon l'ONU.
SOMALIE - 18 septembre 2008 - AFP
Soulagé, le commandant de la frégate canadienne Ville de Québec observe le cargo chargé d'aide entrer dans le port de Mogadiscio et donne l'ordre de lever le niveau d'alerte rouge à bord, activé par crainte d'attaque à la roquette.
"Je me sens toujours soulagé à ce moment-là. Et quand je repars (vers le port kényan de Mombasa), je n'attends qu'une seule chose, revenir", explique le commandant Chris Dickinson depuis le poste de pilotage.
Une heure et demie plus tôt, la frégate avait été placée en niveau d'alerte jaune puis rouge à l'approche des côtes somaliennes, modifiant sensiblement l'ambiance habituellement décontractée de ses coursives.
En l'espace de quelques minutes après l'annonce radio du passage en mode jaune, le silence s'installe, laissant la place au ronronnement des machines, des hommes en gilet pare-balles et fusil d'assaut en bandoulière font leur apparition. Le navire vient d'entrer dans les eaux territoriales somaliennes.
Dans le poste de commandes, des officiers concentrés, casques et gilets pare-balle de rigueur, supervisent le déroulement des étapes, minutées, qui marquent la fin de la mission.
Tandis qu'un hélicoptère part en reconnaissance au-devant de la frégate, une embarcation rapide est mise à l'eau à six milles nautiques de Mogadiscio pour récupérer une équipe d'hommes en armes à bord du cargo affrété par le PAM, Le Golina, situé à quelques centaines de mètres à tribord.
Puis le Ville de Québec s'immobilise à environ deux milles des côtes. Il n'ira pas plus loin.
"Lorsque nous sommes en mer, le danger vient des pirates. Mais quand nous arrivons près des côtes, il change de nature: c'est les combats à terre et le risque d'une attaque terroriste", explique le commandant Dickinson.
Bateau piégé qui viendrait se faire exploser contre la coque, roquettes tirées depuis la côte, les risques sont réels selon le commandant.
Mais cette fois-ci, seule une barque de pêcheurs non loin de l'entrée du port suscitera l'inquiétude passagère des officiers.
Deux embarcations rapides avec à leur bord des soldats ougandais de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) viennent alors au devant du Golina pour l'escorter dans le port.
Le Ville de Québec peut faire demi-tour et rejoindre Mombasa en attendant l'arrivée d'un autre cargo affrété par le PAM en provenance de Durban (Afrique du Sud) et à destination lui-aussi de Mogadiscio.
Pour les quelque 4.000 tonnes de sorgho, de bouillie énergétique et d'huile de cuisine du chargement du PAM, le plus dur commence.
"A partir du moment où le chargement arrive en Somalie, à Mogadiscio ou Merka (à environ 80 km au sud de la capitale), nous devons nous assurer tout d'abord qu'il n'est pas pillé dans les entrepôts", a expliqué par téléphone à l'AFP le directeur du PAM pour la Somalie, Peter Goossens.
"Puis, bien sûr, il faut qu'il atteigne sa destination finale. On doit alors s'occuper des contrats de transport, faire face aux divers barrages routiers et aux milices que l'on croise en chemin", ajoute-t-il, le tout moyennant des pots-de-vins.
"Et le problème, c'est que non seulement nous transportons de la nourriture mais il y a le personnel qui l'accompagne. L'un deux a été tué il y a deux semaines et deux autres blessés par balle. Voilà l'ensemble des complications lorsque vous travaillez en Somalie", décrit M. Goossens.
Six chauffeurs somaliens du PAM ont été tués depuis le début de l'année en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991 et dont 40% de la population nécessitera une aide humanitaire d'ici la fin de l'année selon l'ONU.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil