dimanche 6 mai 2007

Coupe du Monde



« L’Afrique du Sud sera prête pour le jour « J » ; même si

je dois prendre une pelle et aller travailler là-bas ».


Cette déclaration est de Sepp Blatter lui-même. Le président de la FIFA répondait ainsi à des questions relatives au retard pris par l’organisation Sud Africaine. Mais cette déclaration d’encouragement et de soutien date déjà de l’année dernière. Depuis, sans que la position du président de la FIFA ait véritablement changé, le ton de Sepp Blatter est devenu moins « gentille » envers le pays des Bafana-Bafana.

Et ces déclarations où le maître du football mondial a laissé entendre que le Mondial 2010 pouvait être organisé « ailleurs » ont soulevé l’intérêt de certains observateurs dans notre pays, et d’aucuns voient le Maroc carrément choisi pour remplacer l’Afrique du Sud.

Certes, les règlements généraux de la FIFA permettent de changer le lieu désigné pour une Coupe du Monde. Il y a eu un précédent en 1986 où l’on a remplacé la Colombie par le Mexique, et ce, deux années avant les phases finales.

Il faut rappeler que le Mexique était tout indiqué, car ayant déjà organisé le Mondial en 1970, et il faut aussi souligner qu’à l’époque la Coupe du Monde n’était pas encore cette énorme machine industrio-économique qu’elle est devenue depuis 1994, année où les U.S.A l’avaient abritée... au détriment, déjà, du Maroc.

Et justement, le Maroc, qui s’est présenté quatre fois pour autant d’échecs, a-t-il des chances de remplacer les Africains du Sud en cas de défaillance ?

Disons-le tout net, il n’y a absolument aucune chance que cela arrive. Si l’Afrique du Sud venait à être disqualifiée, il est très probable que le Mondial 2010 irait à un pays qui l’aurait déjà organisée.

Et d’ailleurs, Blatter les a cités : Espagne, Italie, Allemagne...voire l’Australie pour des raisons géopolitiques, car la Coupe du Monde étant désormais attribuée par continent on remplacerait alors l’Afrique par l’Océanie. Ensuite, jamais dans ses multiples déclarations, conférences de presse ou interviews, Blatter n’a évoqué le Maroc.

Dans sa tête, et dans la tête de beaucoup de membres de son comité exécutif, les différentes candidatures du Maroc, restent des candidatures de maquettes. Ce reproche péjoratif qui nous a longtemps pesé sur les épaules, n’est plus du tout vrai aujourd’hui.

Le Maroc est en pleine construction, les projets gigantesques (expo Tanger 2012, Amwaj sur le littoral et le Bouregreg, les autoroutes achevées, les terrains en construction) témoignent d’un esprit nouveau dans notre pays.

Mais, cela arrive un peu tard. Si dès l’échec de 2004, date où à Zurich, l’Afrique du Sud fut désignée, on avait entamé les grands chantiers exigés dans le cahier des charges FIFA, peut-être qu’on aurait pu devenir un excellent et légitime recours pour éviter la catastrophe que tout le monde redoute en Afrique du Sud.

Car Blatter, et beaucoup de responsables marocains qui l’ont approché, et côtoyé l’ont constaté, semble regretter de ne pas avoir mieux appréhender le dossier marocain.

Un dossier qui aura tout de même recueilli 10 voix sur 24, dans un scrutin secret, si secret que personne, à ce jour, ne sait où il a eu lieu, et n’a vu la moindre couleur d’un bulletin de vote.

Que le Maroc ait été arnaqué, c’est probable. Que l’Afrique du Sud ait été avantagée, malgré ses défaillances de toutes sortes, c’est plus que vrai. Mais il est vrai aussi qu’on aura donné à la FIFA toutes les raisons de ne pas nous prendre au sérieux.

C’est la FIFA, ou plutôt son président, qui désigne et choisit le pays de « sa » Coupe du Monde. Et cela, on ne l’aura compris que trop tard. Mais encore, une fois, rien n’est figé.

Il reste l’avenir, et l’avenir aujourd’hui c’est le passé demain. En 2026, la Coupe du Monde devrait revenir à l’Afrique.

Dans 19 ans...

Est ce trop long à attendre ? Certes pour beaucoup d’entre nous, on risque fort de n’être plus là. Mais dans l’Histoire d’un pays 19 ans c’est peu de chose et pour commencer à se faire bien voir par ceux qui décideront demain, il est juste temps d’entreprendre le travail d’approche.

Avec sérieux et conviction.

4 candidatures, des milliards dépensés, des tonnes de rêves et d’espoirs déçus méritent une récompense. Elle ne se fera pas sur l’échec d’un autre pays, mais plutôt sur la consécration d’un Royaume du Maroc qui aura confirmé sa place et son rayonnement aux yeux du monde.

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