Afrique du Sud: deux médecins suspendus après le renvoi d'une vice-ministre
Afrique du Sud: deux médecins suspendus après le renvoi d'une vice-ministre
JOHANNESBURG - Deux hauts responsables hospitaliers en Afrique du Sud ont été suspendus de leurs fonctions, emportés dans la crise issue du renvoi d'une vice-ministre de la Santé très critique envers l'action du gouvernement.
La directrice médicale de l'hôpital public d'East London (sud-est), Nokuzola Ntshona, et son directeur exécutif, Naran Pandey, ont été suspendus ce week-end et font l'objet d'une procédure disciplinaire, a indiqué mercredi à l'AFP Fizwe Kupelo, porte-parole du département de la Santé de la province du Cap Oriental.
Leur hôpital, dont les mauvaises conditions sanitaires avaient fait l'objet d'une série d'articles dans la presse, est au coeur de la crise au ministère de la Santé.
La vice-ministre de la Santé, Nozizwe Madlala-Routledge, avait évoqué à son sujet une "urgence nationale", en contradiction avec les propos rassurants de sa ministre de tutelle. Lui reprochant de ne pas respecter la solidarité gouvernementale, le président Thabo Mbeki l'a limogée la semaine dernière.
Pour M. Kupelo, "la suspension des deux responsables n'a rien à voir avec le renvoi de la vice-ministre. Il s'agit simplement de questions opérationnelles internes".
Il reproche pourtant à Mme Ntshona d'avoir "donné des informations inexactes à la presse".
Celle-ci, qui partageait l'opinion de la vice-ministre limogée sur l'état de son hôpital, nie avoir parlé aux médias.
"Ma suspension est motivée par une lettre envoyée au président. J'ai écrit que la ministre de la Santé omettait un certain nombre de défaillances graves. L'état de l'hôpital est aussi déplorable que décrit par la vice-ministre", a-t-elle déclaré au quotidien Business Day.
Le renvoi de la vice-ministre Nozizwe Madlala-Routledge, militante d'une approche scientifique de la lutte contre le sida à contre-courant de la ligne officielle, a suscité une polémique en Afrique du Sud.
Le président Mbeki a été accusé de faire preuve d'autoritarisme et de nier l'ampleur des problèmes sanitaires du pays.
Par ailleurs, la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, a engagé des poursuites pour récupérer son dossier médical, dont des extraits ont été cités dimanche par le Sunday Times.
Le journal, en s'appuyant sur ce document, a révélé qu'elle avait introduit de l'alcool dans sa chambre d'hôpital et bu du vin avant une intervention chirurgicale à l'épaule en 2005, ce que dément la ministre.
Mme Tshabalala-Msimang -- surnommée "Dr Betterave" pour avoir prôné une alimentation riche en végétaux pour lutter contre le sida -- a subi une greffe du foie il y a trois mois.
(©AFP / 15 août 2007 13h55)
Libellés : Afrique du Sud, sida
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