vendredi 20 juillet 2007

Le Niokolo-Koba en danger


Avec ses 913 000 hectares, le parc national du Niokolo-Koba vit des moments difficiles, même si les pouvoirs publics ont consenti beaucoup d’efforts pour sa conservation. La mobilité des agents pour sa surveillance pose toujours problème, à cause du manque de moyens logistiques suffisants, de pistes carrossables ; surtout en cette période d’hivernage où le par et ses environs sont presque inaccessibles.

Pour sauver ce qui reste du Niokolo Koba, la communauté internationale est vivement interpellée. A la direction du parc national du Niokolo-Koba, il y avait ce jeudi, un incroyable remue-ménage. Une importante équipe s’affairait autour de son départ pour un long séjour en brousse. L’objectif de la mission est d’établir un contact visuel avec des éléphants jadis très nombreux dans le parc maintenant rares, même si leurs traces sont souvent repérées ici et là dans les aires de la réserve mondiale de la biosphère. L’équipe devrait débarquer à Mako pour entamer ses recherches par la bourgade de Tambanouniya du côté sud du parc.

A la question de savoir ce qui a motivé la rareté de ces espèces, le commandant Samuel Diémé, conservateur du parc, soutient qu ’"il y a certes le braconnage,mais cela n’est pas suffisant, sinon nous allions trouver beaucoup de carcasses. Les éléphants ont dû migrer vers des horizons plus cléments et ont été coincés suite au bouchage des couloirs de migration."

Une quantité importante d’autres espèces telles que les lions, les panthères, les buffles, les élans de derby ou encore les cobas constituent, entre autres espèces, la faune en péril de ce patrimoine mondial aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés.

Un parc à problèmes

De 70 agents, les effectifs ont plus que doublé grâce à un recrutement massif opéré en 2003. Aujourd’hui, ils sont 166 agents répartis dans les trois zones ( la partie ouest avec Dalaba comme base, la zone Est dont le quartier général est établi au Niokolo et la zone centre basée à Simenti) qui s’activent dans la surveillance de cette réserve de biosphère avec un véhicule positionné dans chaque zone pour les patrouilles.

Le budget est aussi passé de 16 millions de francs en 2000 à 57 millions en 2003 ; mais les problèmes demeurent entiers. Pour avoir un oeil sur tout le parc, il est nécessaire d’accroître la mobilité des agents et pour ce faire des moyens logistiques supplémentaires et adaptés doivent suivre. Il n’y a que des épaves dans l’enceinte de la direction, aussi des pistes carrossables doivent-elles être construites. Actuellement, sur les 900 Km de piste, seuls 340 Km sont ouverts avec la collaboration des populations riveraines."Il y a encore des zones inaccessibles et quand le fleuve Gambie fait le plein, le parc est coupé en deux", laisse entendre le commandant Diémé.

L’autre grosse difficulté est relative au déficit en moyens de communication mobiles."Quand nos équipes vont en patrouilles, elles n’ont aucun moyen pour communiquer avec la base. Les radios au niveau des postes fixes ont souvent des problèmes de batterie solaire, qui coûte entre 250 et 300 mille francs l’unité", explique le conservateur.

Il s’y ajoute les feux tardifs pour la gestion desquels le parc ne dispose d’aucun moyen, la pression des populations riveraines, la gestion des points d’eau et la construction en vue par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg) du barrage de Samba Ngalou, sur le fleuve Gambie qui traverse le parc. Les études d’impact sont en cours mais "ce qui est indubitable, c’est que ce barrage aura des incidences plus ou moins négatives sur la faune. Nous ne connaissons pas encore le futur débit du fleuve, nous attendons de voir", renseigne le commandant Diémé.

Pour l’heure, le fleuve Gambie joue un rôle inestimable pour les animaux avec ses affluents que sont la Koulountou et le Niokolo qui permettent d’arroser le parc et de remplir les mares. Les agents en poste dans certains recoins du parc sont quotidiennement soumis à des corvées d’eau, tellement il en manque.

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