jeudi 12 juillet 2007

L'affaire Borel

Les juges chargées d'enquêter sur d'éventuelles pressions sur la justice dans l'affaire Borrel ont perquisitionné, lundi 9 et mardi 10 juillet, les domiciles de Michel de Bonnecorse, l'ancien responsable de la cellule africaine de l'Elysée. Les magistrates, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, ont notamment saisi un carnet lors de ces perquisitions. Les deux juges s'étaient déjà rendues en avril au Quai d'Orsay et à la chancellerie, avant d'être refoulées aux portes de l'Elysée où elles voulaient visiter le bureau de M. de Bonnecorse.



Elisabeth Borrel, veuve du juge Bernard Borrel, mort en 1995 à Djibouti dans des circonstances non élucidées, a porté plainte avec constitution de partie civile le 25 juin contre M. de Bonnecorse pour "pression sur la justice". Cette plainte vise une déclaration de M. de Bonnecorse au journal Jeune Afrique dans lequel il indique : "Contrairement à ceux qui préjugent de l'assassinat de Bernard Borrel sur ordre des autorités djiboutiennes, je préjuge, moi, qu'il s'est suicidé." La plainte est instruite par les juges Pous et Ganascia, déjà en charge depuis octobre 2006 d'une information judiciaire sur ces mêmes faits, à la suite d'une première plainte de Mme Borrel visant l'ex-porte-parole du Quai d'Orsay Hervé Ladsous.

Par ailleurs, selon le témoignage cité par l'AFP d'un ex-membre du renseignement militaire français, recueilli le 27 juin par la juge Sophie Clément qui enquête sur les circonstances du décès du juge Borrel, le magistrat français aurait été chargé d'investiguer sur les agissements d'Ismaël Omar Guelleh (dit "IOG"), actuel président de la République de Djibouti. Selon ses sources et celle d'un autre officier dont il cite le nom, "le ministre de la justice (djiboutien), Moumin Badon Farah, avait chargé M. Borrel de constituer un dossier sur l'ensemble des trafics auxquels Ismaël Omar Guelleh était mêlé", explique le militaire. "Il s'agissait d'avoir des arguments pour écarter IOG de la course au pouvoir."

Me Francis Szpiner, l'avocat de Djibouti, s'insurge : " Quand on connaît les rapports exécrables qu'entretenaient le juge Borrel et le ministre de la justice djiboutien, relatés par Mme Borrel dans son livre (Un juge assassiné), je serais étonné qu'une enquête de ce type ait pu être confiée au juge Borrel. En effet, (il) avait demandé sa mutation en raison de ses différends avec le ministre !"

Gérard Davet

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