mercredi 14 mars 2007

Développement de l'Afrique


INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE : Les paradoxes socio-économiques d’un continent

Le Rapport de la Banque mondiale sur les indicateurs de développement en Afrique, présenté hier au siège dakarois de cette institution financière internationale par l’économiste brésilien Jorge Saba Arbache a conclu, entre autres idées, à cet effarant constat que « la mortalité et l’espérance de vie ont retrouvé les niveaux des décennies antérieures ». Une régression qui nous ramène à la situation des années 70 et dont les causes multiples peuvent être corrélées aux nombreux conflits qui ont meurtri le continent, aux désastres écologiques consécutifs aux aléas climatiques comme les sécheresses endémiques ayant occasionné exodes massifs et famines. Mais encore et surtout, insistent les auteurs du Rapport sur la prévalence de nombreuses maladies dont le « paludisme n’a pas reçu une attention suffisante et qui est une cause majeure de la mortalité chez les enfants ».

Sur ce tableau, des données pessimistes sur lesquelles attirent l’attention du Rapport figurent les inégalités économiques et autres disparités en tout genre qui « limitent les avantages que les pauvres tirent de la croissance ». Lesquelles populations pauvres se trouvant dans leur écrasante majorité en dehors des grandes agglomérations urbaines. Ce qui contribue à creuser davantage le fossé entre les zones rurales et les villes dont les zones péri-urbaines deviennent les points de chute obligés des masses déshéritées en provenance des campagnes. Ce qui amène M. Jorge Arbache à conclure que « la réduction de la pauvreté passe par la croissance dont il urge plus que jamais à travailler à partager les avantages. Ce qui contribue, pour ce qui concerne les pays africains, à rendre l’agriculture plus productive et plus durable.
Ce scénario ainsi décrit ne devant pas occulter les autres « visages inattendus de l’Afrique » qui donnent des raisons de croire que malgré ces difficultés, notre continent est sur la bonne voie. Celle de l’émergence possible et des OMD (les Objectifs de Développement du Millénaire) qui pourraient un jour être atteints. Indice prégnant de cette évolution positive : « Les taux de croissance des pays africains sont en train de rattraper ceux d’autres pays en développement ». Et que le revenu par habitant en Afrique augmente parallèlement à celui d’autres ays en développement. Au moment où la croissance s’est améliorée depuis les années 80. Le tout dans un climat qui fait que « les résultats économiques sont de plus en plus diversifiés, tandis que les réalisations sociales convergent » … Autant de données apparemment paradoxales que cette publication annuelle de la Banque mondiale met en exergue pour permettre au public de suivre les défis à relever et les transformations opérées en Afrique.
Moustapha SENE

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